Dans la Nièvre aussi, des militants de la Primaire populaire mettent la pression pour l'union.
Dernière mise à jour : 15 févr. 2022

Article publié le 09/01/2022 dans Le Journal du Centre
Devant la dispersion des candidatures et l’échec annoncé de la gauche à la Présidentielle, la Primaire populaire met la pression avec un « appel à l’intelligence et au bon sens », relayé dans la Nièvre.
Des sondages qui annoncent tous une absence de la gauche et de l’écologie au second tour de la présidentielle, une volonté de l’électorat de la gauche et de l’écologie à 70-80 % pour une candidature et un projet commun : le constat a motivé la création d’une association « 2022 ou jamais » en mars 2021, puis l’appel à une primaire populaire en mai 2021.
Dans la Nièvre, les deux démarches sont relayées par Martin Boutet et Mohamed Lagrib, ex-élu neversois et candidat aux dernières Municipales. Leur objectif : inciter les candidats de gauche à s’entendre pour une candidature commune, par le biais d’un lobbying populaire. Une démarche soutenue par Sylvain Mathieu, premier secrétaire fédéral du Parti socialiste dans la Nièvre, qui n’entend pas rouler forcément pour Anne Hidalgo : « Chacun a voulu jouer sa partition en faisant le pari de percer. Le problème, c’est que le temps passe et personne n’a percé. Actuellement, la gauche s’autoélimine du premier tour. Comment on fait ? »
La réponse, ce sont des militants et sympathisants issus de tous les partis de gauche qui s’en sont emparés, d’abord en sélectionnant des candidats rassembleurs en octobre dernier : 130.000 votes avaient désigné dix personnalités. Parmi elles, François Ruffin, Gaël Giraud et Clémentine Autain ont décliné cette proposition. Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot, les mieux placés à gauche dans les sondages, n’ont pas adhéré pour l’heure au principe, tandis que Christiane Taubira, Anne Hidalgo, Pierre Larrouturou, Charlotte Marchandise et Anna Agueb-Porterie joueraient le jeu. Christiane Taubira vient d'ailleurs d'annoncer qu'elle se plierait au résultat.
« Si l’objectif est d’être le premier parmi les perdants, aucun intérêt » Martin Boutet (2022 vraiment en commun)
La prochaine étape aura lieu du 27 au 30 janvier, avec un nouveau vote pour les départager. Rien ne dit que cette pression des militants incitera les actuels candidats à s’entendre, mais tel est l’objectif. « Les candidats ne peuvent pas faire la sourde oreille » estime Mohamed Lagrib. « C’est une nécessité pour accéder au pouvoir » ajoute Martin Boutet, qui cite des exemples de réussite par l’union : le Front populaire, le PS et le PCF en 1981, mais aussi à l’international avec l’Espagne, où « socialistes et Podemos gouvernent ensemble », ou encore dernièrement le Chili, avec « une dynamique gagnante du centre-gauche à la gauche radicale ». En France, « les différences peuvent être surmontées » considère Mohamed Lagrib.
Si Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot croient encore à leur leadership, et à leurs chances, Martin Boutet résume le problème : « Si l’objectif est d’être le premier parmi les perdants, aucun intérêt ». Le combat sera d’ailleurs le même pour les législatives, avance Sylvain Mathieu : « Si on a la gauche la plus conne du monde à la présidentielle, on sera peut-être capable d’être un peu moins cons alors », considérant qu’Emmanuel Macron, s’il est réélu, « n’aura pas la même dynamique » qu’en 2017...
Les collectifs pour une candidature unique à gauche organisent une rencontre mardi 11 janvier à 18 h au bar le Brooklyn 58, avenue du Général-de-Gaulle à Nevers. Les candidats au vote de la Primaire populaire seront révélés samedi 15 janvier lors d’un rassemblement à 14 h, place de la Résistance à Nevers.
Contact : nievre@2022oujamais.fr.
Alain Gavriloff