Des lieux de discussions politiques

Après quelques discussions, notamment dans la région autour de Toulouse, je constate que le besoin de faire exister de véritables lieux de discussion politique est fortement ressenti.
À l’occasion de l’inauguration du local des éditions Arcane 17 à Tarbes, avec une centaine de personnes présentes, j’ai eu la chance de pouvoir écouter diverses réflexions ; par exemple, de la part d’un pilier expérimenté de la FI à Tarbes, un résumé percutant : « on croit que nos résultats sont bons, mais le score électoral ne doit pas nous cacher que nous allons vers la catastrophe. Seul le RN se renforce. » Sans débat qui permette de reconstituer une réflexion politique, ajoutait un autre militant FI expérimenté, ex-du PCF, le succès électoral ne nous mène à rien. Le plus significatif est qu’ils ne savaient pas mon point de vue au moment où ils s’exprimaient ainsi.
C’était ma préoccupation depuis des mois et l’origine de mon hostilité à la méthode de mobilisation plus populiste que vraiment politique et le refus de démarche unitaire de la direction de FI. J’espère que, une fois passé l’échéance électorale, je ne vais pas être accusé de faire perdre des voix… ! La NUPES n’existerait pas si Mélenchon n’avait pas jugé nécessaire, devant les deux tours de la présidentielle, d’écouter les exigences unitaires de l’écrasante majorité des sympathisant·es de la gauche. On ne m’enlèvera pas de l’idée que le contenu d’un accord aurait été sensiblement le même avec une discussion ouverte, unitairement, deux ans auparavant, voire lors du lancement de la Primaire populaire, un an avant. Je ne peux pas le prouver, mais celles ou ceux qui ont empêché que cela se fasse ne sont pas très bien placé·es pour dire qu’ils ou elles avaient raison…
Avec moins de division, la mobilisation aurait été sans doute plus forte ! N’oublions pas que les voix rassemblées au 1er tour en 2022 correspondent seulement à l’addition des voix des mêmes composantes pour le 1er tour de 2017. Pendant le même temps de date à date et au 1er tour, le RN obtient 2,5 millions de plus : leurs 89 député·es en sont le produit.
Avec d’autres candidat·es que les membres du PS imposé·es par FI en écartant toute autre force militante locale, et donc avec moins de divisions, les trois circonscriptions de l’Aude n’auraient pas été gagnées par le RN… De même pour le Tarn-et-Garonne.
Bref, peut mieux faire. Et partons donc de ce changement : les volontés unitaires des bases de sympathisant·es ont poussé les directions des gauches à une alliance qui a remis sur pied une gauche possible.
Pour dire mon point de vue : au travers des exigences immédiates, il s’agit de dynamiser une force de solidarité et d’émancipation. Face à la droite et au poids de l’extrême droite, la bataille est forte ; et à mon sens, cela appelle un lien étroit entre les questions au quotidien, mais aussi les buts plus amples.
Sa construction dépend de la suite des événements et des initiatives.
Pourquoi notre regroupement ne porterait-il pas le projet de sortes de Parlements locaux de la NUPES, ou des Assemblées, ou comme on voudra les appeler ?
Le nombre de questions, d’exigences, de revendications appelant des discussions politiques publiques sera sans doute trop important. Il faudrait donc choisir un rythme minimum de réunions (mensuel ?) pour qu’elles soient préparées ; et cela n’empêcherait pas, sur divers sujets, que des groupes de militant·es se saisissent d’un sujet particulier et alimentent les discussions de tout·es.
Ces quelques remarques et propositions signifient pour moi un engagement à y participer, pour autant que le projet soit précisé et débouche sur un accord pour le réaliser.
Amicalement
Pierre CS